dimanche 1 juillet 2007
Pas vu, pas pris?
Si j'en juge par l'irritation de Polac, notamment face à Woillez et Lumbroso, le grand seigneur décati est un puissant qui ne supporte pas qu'on l'attaque sur ses privilèges. Cette position intenable, dont Molière a génialement illustré le ridicule, s'avère, dans le cas d'un gauchiste, imparable. Polac est démasqué : comme nombre de fervents soixante-huitards, il n'a pas seulement fait l'apologie des valeurs de gauche à condition qu'elles soient exclusivement politiciennes. Il a démontré avec éclat qu'il ne s'était engagé dans ce combat qu'à condition que la liberté se révèle liberté de tout faire et que derrière l'apparât réapparaisse la façade. On veut bien défendre la démocratie, mais l'apologie a ses limites. Et les limites coulent de source : il s'agit pour ces gogos égoïstes que leur égotisme ne se trouve pas écorné, que leur pré carré ne soit pas menacé. Nos démocrates sont démocrates à condition de demeurer nantis! La triste vérité, c'est que ces âmes totalitaires sont de sombres totalitaires, qui se sont réfugiés derrière le paravent de la démocratie pour commuer en générosité leurs appétits de domination aristocratique et d'élitisme stipendié (par leurs soins). Le parcours de Polac ne fut jamais possible que sous l'ère Mitterrand. D'où mon interrogation, lancinante : comme la gauche au pouvoir serait le complément idéal de l'ultralibéralisme, la démocratie est-elle le compagnon de route du totalitarisme?
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