samedi 14 juillet 2007

Sans commentaire 8

"Dans mes affaires de coeur, j'ai toujours en mémoire la réponse d'Aristippe à un ami qui lui représentait que la belle courtisane Laïs, qui était sa maîtresse, ne l'aimait pas : "Ni le poisson ni le vin n'ont de l'amour pour moi, et néanmoins j'use avec plaisir de l'un et de l'autre."
Matzneff, Les Moins de seize ans, p. 51-52.

Commentaire superflu.
1) Se pourrait-il qu'à la différence du poisson (inanimé) et du vin, l'enfant soit un vivant doué de sentiments - et non un objet?
2) La métaphore du manger est un aveu éclatant : Matzneff consomme les moins de seize ans comme du poisson et du vin, il leur destine le même sort que son corps à l'aliment ingéré : la destruction et la transformation...
3) Autre aveu, décisif : Matzneff confirme bien que le seul sentiment qui le meut est l'exclusivité de sa personne. La reconnaissance de l'altérité lui est étrangère, sauf quand elle concourt à son plaisir (sexuel). C'est l'indice que le plaisir (sexuel) n'appartient pas à l'individualité, mais s'impose comme dépossession et dotation ontologiques (ce à quoi le pervers s'oppose). Merveilleuse définition de la perversité!

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