samedi 30 juin 2007
Politique de la pédophilie
A considérer le violent différend qui oppose Polac à Nabe, dont les bribes sont sauvées de la censure par la grâce de Dailymotion, la fureur de Polac n'est pas seulement occasionnée par les reproches enflammés de Nabe. On sent bien que les présentateurs Serge Moati et Dorothée Woillez sont dégoutés par l'épisode pédophile rapporté par Polac. Polac use d'un premier stratagème pour se sortir d'affaire : nanti d'une arrogance assez inquiétante pour la démocratie, notre notable gauchiste s'en prend à la télévision. Problème : quels que soient les reproches que l'on puisse adresser à la télévision, on ne voit pas bien en quoi ils dissiperaient la faute de Polac. Constatant que l'écran de fumée qu'il lève est insuffisant, Polac change de ligne de défense : il finira par contester avec une certaine condescendance la pédophilie au nom du fait qu'il n'y a pas eu pénétration. La belle affaire que voilà ! Ejaculer n'est pas pénétrer - sucer n'est pas tromper! Le slogan mériterait d'ailleurs qu'un tribunal se penche sur l'affaire. On imagine la tête du procureur en entendant cette défense dont la ligne se révèle cruellement puérile. Ce n'est pas ce déni (ultime) qui m'intéresse ici. Polac a l'air vraiment sincère en différenciant le politique du sexuel. Ainsi donc la démocratie, dont il se réclame avec usure, serait une affaire seulement politique. Le totalitarisme reprendrait ses droits en matière de sexualité. La liberté démocratique obéirait à une logique différente de la liberté sexuelle. En démocratie, la liberté s'arrête là où commence celle de son voisin. En sexualité, tout est permis, pourvu que le plaisir soit au rendez-vous. Peu importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse! Le totalitarisme sexuel dont se réclame un gauchiste revendiqué comme Polac est édifiant. Il est de notoriété publique que le totalitarisme sert les forts. En la matière, le totalitarisme sexuel légitime la violence sur les culs des plus vaincus (et je m'excuse de ce vilain jeu de mots en repensant à Polac) : il est même permis de profiter de la faiblesse d'un orphelin de onze ans, léger attardé mental! N'accablons pas outre mesure Polac : sa confession jette un éclairage cru et sordide sur l'impressionnant compartimentage qu'un esprit pervers est capable d'insuffler dans sa vie. A la Cour, Polac, grand de la télévision, des médias, notable de Paris et des champs, séducteur impénitent et admiré, écri-vain et cinéaste, ami de nombreux puissants. Dans les choux, Michel, être infatué, atrabilaire et arrogant, au point de perdre la mesure et de juger littéraire (ah! mourir pour la littérature!) le récit de ses galipettes, toutes mineures et minables. Et si Don Juan sans la métaphysique n'était qu'un avatar pitoyable de l'homme?
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