jeudi 7 juin 2007
L'oeil de la morale
Une émission télévisée de M6 retrace le meurtre invraisemblable commis par Geneviève Simenon, la petite-nièce de Georges Simenon. Rhumatologue exemplaire, louée par tous ses patients pour son rare dévouement, elle a comparu le 27 mai 2000 devant la Cour d'assises de Bruxelles pour avoir tué son conjoint Georges Temperman, de 18 coups de maillet, en juin de la même année. Elle avait ensuite tenté de dissimuler son crime. Ses avocats ont invoqué les insultes du mari sauvagement assassiné pour expliquer le "coup de sang" de leur cliente. Ce dernier ne cessait de faire référence au douloureux "passé nazi" de la "branche maudite" de la famille Simenon, à tel point que le célèbre écrivain lui-même refusa à l'occasion de rencontrer sa nièce. Geneviève Simenon ne fut condamnée qu'à cinq ans avec sursis par la Cour. A l'écouter, cette clémence n'obère en rien le poids de la culpabilité et de ses actes. "Il faut constamment vivre avec le souvenir de ce qu'on a fait", explique-t-elle en somme, dans une étonnante confession rétrospective. Sans porter d'appréciations sur un jugement controversé, qui tend à faire de la victime assassinée un coupable ambigu (quels que soient ses torts), je me bornerai à invoquer Dostoïevski : "La purification par la souffrance est, croyez-moi, moins douloureuse que la situation que vous faites à un coupable par des acquittements inconsidérés." (Journal d'un écrivain, 1873).
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