dimanche 3 juin 2007
La part d'ombre du portrait chinois
Il est navrant de constater que l'esprit de l'époque, le milieu, en terme d'affairisme mafieux, a pour caractéristique de produire les critiques qui le conforteront dans sa légitimité. Un peu comme Ségolène était le meilleur candidat pour favoriser l'élection de Sarkozy, posture aux antipodes de l'opposition proclamée, les réactions les plus violentes sont aussi celles qui confortent le système dominant de la domination occidentalo-capitalisto-ultralibérale. A croire que les victimes les plus déshéritées du système sont aussi celles qui suscitent les oppositions les moins conséquentes et les plus virulentes. Je ne prendrai comme exemple de ce symptôme qui explique la persistance nauséabonde de l'ultralibéralisme sur le monde que la tragédie de la Palestine. Les victimes objectives de la création de l'État d'Israël au sortir de la Seconde guerre mondiale sont les populations palestiniennes spoliées et opprimées, quand ce n'est pas massacrées, souvent d'ailleurs par les bienfaiteurs qui prétendaient leur venir en aide. Eh bien, les seules idéologies qu'ont suscitées ce grand chambardement post-colonial sont l'islamisme sunnite, voire chiite, dont il est avéré que la violence nauséabonde est le dernier moyen pour le peuple palestiniens de sortir la tête de l'eau et, fait prévisible, que les principaux instigateurs de ces idéologies destructrices, paranoïaques et perverses sont les ennemis des Palestiniens. Ce dont auraient le plus urgemment besoin les Palestiniens? D'une force modérée qui soit en mesure de discréditer les oppressions scandaleuses perpétrées par des gouvernements israéliens dont on finit par se demander s'ils ne cherchent pas la reconnaissance posthume dans l'opprobre populaire qui les ensevelira. D'une manière générale, l'exemple palestinien est la métonymie frappante d'un monde globalisé, où seul le libéralisme de plus en plus ultra peut prétendre gouverner. Hors de cette inquiétante solution unique, on ne voit pas bien quelle alternative pourrait s'imposer : les quelques résurgences de collectivisme sont aussi aberrantes que les contre-feux islamistes qui espèrent réparer la néo-colonisation de la planète par le respect scrupuleux et littéral de vers divins édictés voilà plus de mille ans. Nul besoin de chercher plus avant les raisons du fiasco des alternatives au libéralisme mondialisé (soit à l'ultralibéralisme bien compris) : le propre de l'ultralibéralisme étant de susciter des forces d'autant plus réactives qu'il est manifeste qu'elles sont des oppositions dégénérées et pires que lui. L'habileté et la perversité d'un tel système sont proverbiales. Si l'on veut en mesurer la puissance et l'intensité, il suffira d'en apprécier les projections sur le radicalisme qui s'oppose vainement et qui ne réussit à prendre (comme la mayonnaise) que dans la mesure exacte où l'ultralibéralisme en est l'auteur et le bailleur. Ben Laden, meilleur ami du Fond d'Investissement Bush&Co.? C'est pourtant la triste réalité d'une ultrapositivité qui n'aime rien moins qu'on affiche son envers. L'envers de l'ultralibéralisme, ce n'est pas ses alternatives, c'est les nécessaires mutations qui découlent d'un système caricatural et non pérenne.
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