Episode 8.
Le philosophie Vincent Cespedes rappelle que la pornographie est aussi et surtout l'industrie de la performance, du stéréotype, de la marchandise. Consternation sur le plateau, surtout que notre philosophe accroît le malaise en rappelant que la pornographie, loin du cliché parvenu et passéiste de la subversion par le sexe, est avant tout l'arme du puritanisme au service de l'onanisme et du supplétif poussif aux fantasmes évaporés. Katsuni, qui préside le Syndicat des Hardeuses Extasiques, rappelle que la masturbation est aussi source d'épanouissement, comme l'eau minérale et les voyages. Quant à l'inénarrable Catherine Millet, elle insiste sur le fait que les adolescents ayant accepté de participer à un film pornographique n'en gardent pas moins leur Candeur Eternelle et Ineffable. Il faut expliquer que Cespedes a eu tort d'affirmer qu'un adolescent de douze ans sur deux s'est initié à la sexualité par le truchement du film pornographique, en libre accès sur Internet, par exemple, et qu'il s'est inspiré de ses stéréotypes les plus éculés et brutaux pour reproduire le schéma dans la réalité. Non, pour Millet et les autres, l'important est de poursuivre et perpétuer l'idéologie, révolutionnaire et source de progrès, de la finitude, comme la panacée ayant permis de passer de la glace à la lumière, où la pornographie possède toute sa place de choix, où quelques branchés peuvent se réclamer de la liberté et de la libération pour oublier (en feignant de plus belle) l'insigne majorité de paumés que leur révolution morale engendre. Il est vrai que le maître-mot est : pas de morale - pas de moralisme. Surtout, ne pas penser - aux conséquences. Le monde entier est libre de faire comme bon lui semble, certaines comme Millet, de multiplier les partouzes et les virées au bois de Boulogne, d'autres comme Katsuni le strass séminal, quelques autres les offrandes tarifées. Dans tous les cas (médiatisés), le Bonheur est garanti! Pour les réclamations, la maison ne fait ni reprise, ni crédit. La maison tient à sa survie. Est-on également libre d'assumer sa solitude, son désenchantement, le quantitatif comme impasse, cette impression de répétition interminable qui vient remplacer l'échange irremplaçable et commuer l'humain, cet indéfinissable, en objet - de définition plus abordable et acceptable?
jeudi 17 mai 2007
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