Episode 2.
J'apprends que la belle Katsumi, la grande star française du porno, a changé de patronyme. Son nouveau nom de scène est Katsuni. Pour commencer, j'observe que Katsumi a l'air fatigué, que ses traits sont tirés et qu'elle a perdu en beauté en recourant à la chirurgie esthétique. Surtout, Katsumi a d'autant plus une connotation asiatique que ce nouveau patronyme est forgé à partir de significations fort françaises (et franchouillardes) : cat renvoie, plus qu'au chat, à la chatte, soit l'appellation triviale et populaire du sexe féminin. Sumi est l'abréviation phonétique de soumis. Katsumi signifie donc : chatte soumise. Tout un symbole. Sans commentaire. Je profite de l'apport indiscutable de Lacan à la psychanalyse (pour ce qui est de la philosophie, on se montrera nettement plus prudent) pour analyser, à l'aune de cette révélation éblouissante, le nouveau patronyme en commençant par constater que le changement d'identité ici n'est pas le fait du hasard ou d'un intérêt. Katsumi n'est pas Prince, que je sache! Dans Katsuni, j'entends : Quat'sous nie. Quat' sous : ce qui a une valeur misérable (les productions pornographiques de Katsumi? La personne même de l'actrice?). Ni(e) : la négation, le déni, le mécanisme de la forclusion. Katsuni nous rappelle ici la formidable négation du réel à laquelle se livre la démarche pornographique en réduisant le sexe à des stéréotypes violents et fallacieux. Au-delà de la personne de l'actrice, le peu de valeur que la jeune femme pourrait s'accorder concorde avec l'impossible médiation que prétend entreprendre la pornographie, entre le réel et la représentation. L'actrice serait ainsi le médium damné de l'époque, qui devrait faire le lien entre la représentation erronée et le réel dénié.
vendredi 4 mai 2007
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