dimanche 17 juin 2007

Epopée de la Puissance Onirique

Episode 9.

Lizarazu, le front contrarié et le regard triste, essaie de vendre sa biographie de sportif (Liza, à l'instar de tous les champions, estime implicitement que la carrière sportive équivaut à la vraie vie). Comme le camp des critiques a sérieusement pris le dessus des béats que leurs intérêts poussent à la complaisance, Lizarazu réfute en bloc l'idée que le sport a sombré dans le dopage en même temps qu'il serait passé au business. Lizarazu prend son propre exemple pour expliquer benoîtement qu'on peut faire du foot-business et rester pur. Comme à chaque fois que la violence se heurte au consentement et au déterminisme, elle se fonde sur la différence entre les sportifs-héros et les sportifs-tricheurs. Menthéour bondit et rappelle à l'ange (déjà?) déchu quelques vérités bien senties : le dopage cantonné au seul cyclisme est une sinistre galéjade. Au lieu de faire du vélo le bouc émissaire du sport, le footballeur ferait bien de balayer devant sa porte! Et Menthéour de citer l'exemple des footballeurs de 1984, dont, c'est le moins qu'on puisse dire, la musculature n'était que la pâle évocation des golgothes de 98 qui remportèrent la Coupe du monde. Et Menthéour d'invoquer, pêle-mêle, l'explosion des musculatures, la fréquences soutenue des matches, le rythme accéléré des parties. Histoire d'expliquer que si le dopage ne remplace pas le talent, il apporte une substantielle plus-value physique, qui valorise fortement la technique. Lizarazu reconnaît du bout des lèvres que les matches sont plus durs. Menthéour cite Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport et spécialiste du dopage. Lizarazu se tait. Il ne sait que trop que les dupeurs/dopeurs ont toujours plusieurs longueurs d'avance sur les partisans de la vérité. Après les anabolisants, les hormones de croissance et l'EPO, il est probable que les dopants d'aujourd'hui, a fortiori ceux de demain, seront de plus en plus des synthèses proches de la génétique naturelle, si bien que le futur dopé sera plus vrai que le sportif du dimanche. N'est-ce pas à ce genre de raisonnements qu'aboutissent les dénis sains de nos héros encensés?

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