dimanche 15 juillet 2007

Sans commentaire 19

"La médecine réactionnaire explique, nous l'avons vu ci-devant, ce goût des pueri delicati par des anomalies génétiques. Il me paraît plus sérieux de penser, avec le professeur Albeaux-Fernet, que la pédérastie n'a aucune base endocrinienne, mais qu'elle a son origine dans certaines perturbations psychiques de la puberté (amitié passionnée pour un camarade, parents divorcés, mère abusive, etc.), s'exerçant sur un tempérament névrotique plus ou moins accentué : c'est "une fixation autoérotique survenue à l'époque ambiguë de l'adolescence sous forme de narcissisme".
Si cette fixation est reçue par la société comme une déviation scandaleuse, c'est parce qu'elle exprime un refus de l'âge adulte, un refus de la maturité, une remise en cause radicale du "tu seras un homme, mon fils" qui est le fondement de toute notre civilisation occidentale prométhéenne."
Matzneff, Les Moins de seize ans, p. 72-73.

Quelle lucidité! Dommage que Matzneff trouve matière à gloire et glorification là où la démesure (refus du temps et du devenir) s'affiche et s'affirme avec le plus d'éclat.

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