J'emprunte cette magnifique citation ainsi que son titre à l'Atelier Clément Rosset et à son (principal) inspirateur, Nicolas Delon.
Les calomniateurs de la gaieté.
"Les hommes profondément blessés par la vie ont jeté la suspicion sur toute gaieté, comme si elle était toujours enfantine et infantile et trahissait une déraison dont la vue ne pourrait susciter que pitié et attendrissement, comme lorsqu'un enfant au bord de la mort cajole encore ses jouets sur son lit. De tels hommes voient sous toutes les roses des tombeaux cachés et dissimulés; réjouissances, vacarme, musique joyeuse leur paraissent semblables à l'illusion volontaire du grand malade qui veut savourer une minute encore l'ivresse de la vie. Mais ce jugement sur la gaieté n'est rien d'autre que sa réfraction sur le fond obscur de la lassitude et de la maladie : il constitue lui-même quelque chose d'attendrissant et de déraisonnable qui appelle la pitié, et même quelque chose d'enfantin et d'infantile, mais de cette seconde enfance qui suit la vieillesse et précède la mort."
Nietzsche, Aurore, 329.
mercredi 25 avril 2007
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